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Groupe QuelFutur

vendredi 28 janvier 2011, par QuelFutur

  Sommaire  

QuelFutur est un groupe de réflexion interdisciplinaire sur l’urgence environnementale et les réponses politiques, sociales, économiques et technologiques envisageables.

Même si le point de départ du projet est l’urgence climatique, les membres du groupe considèrent que toute réflexion sur cette question doit être menée en parfaite intégration avec une réflexion sur l’être humain et la (les ?) société humaine.


 Motivations

On reproche souvent au politique son inaction face à l’urgence climatique. Si poser un diagnostic sur les causes et conséquences qui y sont liées n’est pas excessivement difficile, les réorientations plus ou moins radicales qu’il faudrait envisager sont beaucoup plus complexes, et souvent perçues comme effrayantes. Pas ou peu d’intellectuels et d’universitaires n’ont encore envisagé des lignes directrices concrètement envisageables pour une action politique, c’est à dire collective, qui rétablirait une compatibilité entre l’activité humaine et la finitude planétaire. Pour l’instant, les discours oscillent entre des politiques technologiques ou économiques illusoires d’un côté, et des incantations sans effet pratique sur la nécessité de modifier complètement les comportements de l’autre.

La finitude planétaire et l’urgence environnementale actuelle sont avérées. Les actions proposées pour y faire face sont pour le moins multiples, quant à leurs natures, et quant aux échelles d’actions envisagées.

La technique, l’économie, la sociologie, la psychologie, la philosophie et les sciences naturelles sont entre autres les terrains de réflexion identifiés. L’individu, la collectivité, les nations, et l’humanité, sont par ailleurs les différents niveaux auxquels des réponses peuvent être apportées.

Pourtant, rares sont les tentatives de collaboration véritablement interdisciplinaires, destinées à offrir un diagnostic pertinent, ainsi que des lignes d’action, qui tiennent compte des constats posés par des spécialistes issus de tous les domaines principalement concernés. Dans l’état actuel de l’art, les paradigmes d’une discipline sont parfois très fortement malmenés par des réflexions posées dans des disciplines voisines.

Qu’est-ce que le technicien peut répondre aux projets de l’économiste pour faire face à l’urgence climatique ? Quelles sont les questions que l’agronome aimerait voir éclaircir par le sociologue avant de se pencher sur cette problématique ?

Le groupe QuelFutur a pour ambition première de réunir autour d’une table des acteurs du monde académique issus des diverses disciplines citées ci-dessus. Partant, il s’agirait de confirmer et/ou préciser le diagnostic général posé sur l’urgence climatique en s’appuyant largement sur la littérature scientifique. Ensuite, des stratégies d’action concrètes, interdisciplinaires et proposées à plusieurs niveaux d’organisation pourraient être recensées et critiquées quant à leur efficacité, ou proposées.

Le caractère unique de la démarche décrite réside dans le dialogue direct entre disciplines, qui permet une rétroaction immédiate sur les concepts envisagés par d’autres intervenants, évitant ainsi l’écueil des panacées.

 Démarche

Quelle démarche serait susceptible d´encourager l´émergence de réponses à l´urgence climatique qui soient à la hauteur de celle-ci ? Selon Marc Humbert :

« Pour faire vraiment bouger les lignes, il convient, selon toute vraisemblance, de ne pas en rester à un simple éventail de diagnostics critiques sur tel ou tel point particulier, mais de considérer que c’est l’ensemble du fonctionnement et de la conduite de nos sociétés qui est défectueux et appelle à une révision radicale » [1]

La démarche peut être décomposée en deux phases, une phase positive et une phase normative.

  1. Confirmer et/ou préciser le diagnostic général en s’appuyant largement sur la littérature scientifique. Il s’agit ainsi d’en évoquer (1) les facettes les plus importantes (climat, énergie, économie, bien-être, etc.), mais aussi (2) de bien souligner les erreurs de raisonnement ou les illusions les plus importantes (illusions technologiques, mythe du découplage absolu, paradoxe de Jevons et effet rebond, etc.). [2]
  2. Recenser et/ou imaginer des stratégies d’action concrètes, c’est à dire politiques, à la hauteur des enjeux, ici aussi en s’appuyant sur la littérature scientifique, qui fourniraient un point de départ au débat et à la réflexion dans la sphère académique, dans les médias et dans la société, débat amené à se cristalliser dans la sphère politique.

Imaginer et rédiger progressivement des courts papiers (en anglais et en français), s’inscrivant dans une approche cohérente et structurée, soumis rapidement à l’appréciation interne des membres de notre groupe. Le plus rapidement possible, ils seraient ensuite mis à disposition de la communauté universitaire puis des médias et du public. Des versions de travail devraient pouvoir être commentées par les scientifiques qui s’intéressent au sujet sans attendre que l’entièreté du projet ne soit considéré comme abouti.

L’approche générale est du type "top-down" :

  1. Au départ : une liste des principales facettes pertinentes, le tout traduit dans un court texte de synthèse et d’orientation. Bien sûr, cette liste resterait toujours révisable.
  2. Ensuite, reprendre chacune de ces questions de manière plus fouillée avec l’appui de la littérature scientifique. La cohérence avec l’ensemble de la réflexion doit également être vérifiée/assurée à ce niveau.
  3. Enfin, et si cela se justifie par la difficulté du sujet et son caractère "touchy" d’un point de vue scientifique et/ou politique, entreprendre une analyse innovante et plus détaillée.

 Méthode

Le partenariat envisagé à ce stade est intra-universitaire, mais inter-facultaire, et donc interdisciplinaire. Dès que possible, il sera étendu aux autres universités.

Chacun des acteurs du groupe apporte sa propre expertise aux autres membres, et bien entendu en retire les connaissances transmises par les spécialistes d’autres disciplines. L’interdisciplinarité est considérée comme une importante valeur ajoutée pour les connaissances académiques partagées.

La dynamique doit se concevoir dans une optique de long terme.

Une première phase a consisté en l’établissement d’une liste de thèmes centraux, et en l’identification des interconnexions existantes. Il en est résulté un document baptisé "socle commun".

Les urgences climatiques sont confirmées et/ou précisées. Les solutions couramment proposées dans la littérature scientifique au sujet de ces problématiques seront discutées. Les illusions/paradoxes et les erreurs de raisonnement entretenues dans certains domaines de recherche seront à ce stade critiquées sur base des compétences des membres issus d’autres disciplines.

Des lignes d’action doivent être proposées, pour lesquelles un consensus interdisciplinaire est recherché.


[1Marc Humbert in « de la convivialité », éditions La Découverte, Paris 2011, p.8.

[2La démarche de Tim Jackson dans le rapport « Prospérité sans croissance » est un bon exemple de cette première étape (Editions De Boek, 2010).

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